Rooney, l'enfer est à venir
En pleine tourmente médiatique, Wayne Rooney va recevoir un accueil des plus hostiles lors du déplacement de Manchester United à Everton, son ancienne équipe, samedi (13h45) à l'occasion de la 4e journée de Premier League. Les fans des Toffees ne lui ont jamais pardonné d'avoir quitté le club.
Wayne Rooney est-il sorti de l'enfer ? Pas sûr. L'attaquant anglais est au centre d'une tempête médiatique depuis quelques jours pour avoir eu plusieurs relations tarifées avec une prostituée, Jenny Thompson, notamment pendant que sa femme Coleen était enceinte, selon plusieurs tabloïds. Il a apporté la meilleure des réponses en ouvrant la marque pour l'Angleterre face à la Suisse (1-3). Mais l'infidélité n'a pas fini de le hanter. Samedi, le buteur de Manchester United va retrouver son ancien public d'Everton en ouverture de la 4e journée de Premier League. Les supporters des Toffees ne lui ont jamais pardonné d'avoir quitté le club pour rejoindre les Red Devils en 2004. Et ils ont déjà annoncé un accueil rendu encore plus sulfureux par les déboires récents de leur ancien prodige.
Globalement, ça ne se passe jamais bien pour Rooney quand il retourne à Goodison Park. Il y récolte une bordée de sifflets assourdissants à chaque ballon touché, entre autres amabilités. Et pour cause. Né à Liverpool, "Super Roo" a intégré le centre de formation des Toffees avant même d'avoir onze ans. Il était un supporter inconditionnel de ce club depuis tout petit, avait pour idole Duncan Ferguson, l'une des figures emblématiques d'Everton, et portait régulièrement un t-shirt floqué du slogan : "Once a blue, always a blue" (Bleu un jour, Bleu pour toujours. En référence à la couleur du maillot d'Everton, NDLR). Dans ce contexte, son départ a été vécu comme une véritable trahison. Et les fans des Toffees se sont donné rendez-vous sur des forums internet dans la semaine pour "préparer le terrain" selon le Daily Star. "C'est la chance d'une vie, le monde entier va regarder. On va lui donner le coup de grâce", pouvait-on lire sur plusieurs messages.
Jagielka prépare le terrain
Sur le terrain, le buteur mancunien ne doit pas envisager un meilleur traitement de la part des hommes de David Moyes. Rooney avait d'ailleurs critiqué l'entraineur des Toffees dans son autobiographie "My Story So Far", ce qui n'arrange pas son cas. Phil Jagielka, son coéquipier en équipe d'Angleterre, a déjà planté le décor. "Ça devrait être amusant", annonce le défenseur d'Everton, qui sera directement en duel face à l'attaquant des Red Devils, avec une pointe d'ironie. "Wayne est toujours un peu chahuté quand il vient ici, et je le chahuterai un peu aussi s'il joue. On en a parlé. Je ne me gênerai pas pour lui glisser deux ou trois mots doux...", ajoute-t-il malicieusement. "Il y a de bonnes chances qu'il soit hué. C'est ce qui lui arrive ici normalement, et je ne pense pas que ça va changer samedi. Mais je suis sûr que Wayne peut faire avec. Il est fort, et son talent de footballeur parlera pour lui", prévient cependant l'international anglais.
A Goodison Park, Rooney sera presque seul contre tous. Sir Alex Ferguson, le manager des Red Devils, devrait cependant l'aligner malgré ce contexte hostile. Buteur sur penalty face à West Ham (3-0) lors de la dernière sortie des Mancuniens, le buteur de MU a réussi à trouver les filets avec l'Angleterre face à la Suisse, en dépit de la pression médiatique qui pesait sur lui. La réaction d'un grand joueur, dont Manchester aura besoin pour conserver son invincibilité en Premier League. Paradoxalement, la bande à "Fergie" peut partir confiante. Manchester United a signé plus de victoires en Premier League face à Everton que contre n'importe quelle autre équipe, avec 27 succès. Les Toffees, toujours sans victoire cette saison, aborde le match avec une pression nettement supérieure, symbolisée par leur très décevante 18e place au classement. Et Rooney, attendu de pied ferme par tout un peuple, ne se privera pas non plus d'envoyer son ancienne équipe en enfer s'il en a l'occasion.