Sébastien Ogier (Citroën Junior) ne peut encore rivaliser avec Sébastien Loeb (Citroën WRT) sur asphalte, mais il devrait s’en rapprocher, ce week-end.
Sébastien Ogier est un peu un cas à part dans l’univers du rallye français : il n’a pas développé son talent sur l’asphalte mais sur la terre. De cette préférence inhabituelle, l’espoir gapençais de 26 ans a fait une véritable spécialité, au point de revendiquer deux victoires moins de deux ans après ses débuts en Mondial. Au Portugal en mai dernier, il a ajouté le Japon à son tableau de chasse il y a deux semaines.
Cependant, le N.2 mondial devrait attendre un peu pour récolter un troisième succès en championnat du monde, puisque le bitume lorrain et alsacien est au programme du Rallye de France, ce week-end. Dans les environs de Mulhouse et de Colmar vendredi, autour d’Obernai samedi et d’Haguenau, fief de Sébastien Loeb, dimanche. Bref, la valeur montante de Citroën Junior devrait connaître quelques difficultés à contester la suprématie de l’imbattable Alsacien, qui courra pour obtenir une septième reconnaissance planétaire.
Tout cela, "Seb 2" le conçoit parfaitement. "Comparé à nos adversaires directs, nous sommes plus jeunes et nous avons toujours moins d’expérience... Mais, au fil des rallyes, nous commençons également à construire ce vécu nécessaire en WRC. Actuellement, nous sommes dans une très bonne spirale", explique-t-il. "Ce sera un plaisir d’évoluer en France. Nous pourrons compter sur le soutien de nos supporters même si j’imagine que toute l’Alsace sera derrière Sébastien Loeb !"
Dernier voyage il y a 3 ans
Peut-être s’imagine-t-il en trouble-fête, et encore. En fait, ses objectifs seront multiples : se mêler à la bagarre avec les pilotes Ford WRT, Jari-Matti Latvala et Mikko Hirvonen, puis éventuellement titiller Dani Sordo (Citroën WRT), un spécialiste de l’asphalte qui aura pour mission de "couvrir" Sébastien Loeb. "Nous étions très bien partis en Bulgarie en étant en bagarre avec Dani Sordo et Petter Solberg", rappelle-t-il. "En Allemagne, nous avions plus de difficultés sur des routes que nous connaissions moins que nos adversaires. Là, à expérience égale, nous aurons peut-être l’occasion de tirer notre épingle du jeu. Notre but est de réduire l’écart qui nous sépare des meilleurs sur asphalte."
En fait, il aura un léger avantage sur les Ford et Sordo ; léger. "Je ne suis pas revenu dans la région depuis ma participation au Rallye Alsace-Vosges il y a trois ans", se souvient Sébastien Ogier. "A l’époque, je disputais ma deuxième saison de sport automobile et j’avais pris la deuxième place de notre catégorie après une belle remontée en fin de rallye. J’ai l’impression qu’une éternité s’est écoulée depuis ce moment ! C’est une épreuve nouvelle, il faudra bien la préparer dès les reconnaissances. La prise de notes sera capitale. Et c’est un domaine dans lequel Julien (Ingrassia, son co-pilote) et moi sommes assez performants. "